Salut à toi noble Voy(ag)eur

Et bienvenue dans cette bibliothèque, havre de guerre et de psychose, dans une toile aseptisée laissant malheureusement si peu de place à la folie ou à la mort.

Eh bien installe toi bien inconfortablement, tu es entre de bonnes mains. Bien sûr le lieu est encore un peu vide, mais fais moi confiance, d'ici peu tu louera ce moment béni ou tant d'hérésies t-étaient encore étrangère.

Mes armes : Des livres qui posent le plus souvent plus de questions qu’ils ne donnent de réponses, des écrits naviguant entre génie et folie, des œuvres parfois à tort méconnues ou oubliées, mais dont le ton est toujours à l’opposée de cette monoculture de masse volontiers futile et volontairement abrutissante.

Mon objectif : faire découvrir à ton cerveau, inexorablement engourdi par les dictats d'un monde aseptisé, les merveilles de la névrose, l'esthétique du pire, ou le vertige que procure la vue de l'infini. Appelle celà Alter Philosophie ou Vile Prétention, comme bon te semble, mais si le coeur t-en dis, viens trouver ici le futur carburant de tes réflexions enfin dés-abusées.

Bonne lecture, et souviens toi que les mots sont omnipotents, car ils agissent sur la seule chose qui compte réellement à tes yeux : TOI.

samedi 21 juin 2008

Peste par Chuck Palahniuk


Incipit :
1
Introduction

Wallace Boyer (Vendeur de voiture) : Comme la plupart des gens, je n’ai pas rencontré ni parlé à Rant Casey avant sa mort. C’est ce qui se passe généralement avec les gens connus, une fois cannés, leur cercle d’amis explose d’un seul coup. Quelqu’un de connu, une fois mort, ne peut pas faire dix mètres dans la rue sans rencontrer un million de meilleurs amis qu’il n’a jamais vus de sa vie.
Mourir, ç’a été la meilleure initiative que Jeff Dahmer et John Wayne Gacy aient jamais prise. Et après la mort de Gaetan Dugas, le nombre de gens qui ont dit avoir baisé avec lui a carrément crevé tous les plafonds.
Comme le disait toujours Rant Casey : les autres bâtissent une réputation en vous attaquant pendant que vous êtes en vie – ou en vous louant après.
Pour ma part, j’étais en avion, et voilà une espèce d’homme des bois qui s’assoit à côté. Avec la peau dans un état ! On aurait dit une vieille bagnole tout abîmée – pleine de traces de morsures, toute crevassée et couverte de bubons, et sur le dos de ses mains, c’était encore pire, affreux à voir.
L’hôtesse arrive, elle lui demande ce qu’il veut boire. Et puis elle lui demande de me passer mon verre, si ça ne l’ennuie pas : whisky-glace. Mais quand j’ai vu ces espèces de doigts de monstres autour du gobelet, avec les jointures toutes rongées, je n’ai même pas réussi à le porter à mes lèvres.
Avec l’épidémie, on n’est jamais trop prudent. À l’aéroport, juste après le détecteur de métaux, on était obligés de parler dans un détecteur de fièvre, comme ils en uttilisaient au départ pour contrôler le SRAS. Le gouvernement dit que la plupart des gens ne savent pas qu’ils sont infectés. On peut se sentir en pleine forme, mais si le détecteur se met à faire bip-bip parce que vous avez la fièvre, vous disparaissez, direction la quarantaine. Pour le reste de vos jours, peut-être. Sans procès ni rien.
Moi, je ne prends pas de risque, je rabaisse la tablette et je pose mon whisky dessus. Et je le regarde se diluer, devenir plus clair, jusqu’à ce que la glace ait fondu.
N’importe quel commercial vous le dira : la répétition, c’est la clef du talent, pour un vendeur. Et c’est en établissant une communication qu’on rapporte un maximum de blé à la concession.
On peut s’améliorer en toute circonstance. Un bon truc, pour se souvenir d’un nom, c’est de regarder la personne droit dans les yeux, assez longtemps pour enregistrer leur couleur : vert, marron ou bleu. Ça s’appelle un Schéma d’Interruption : ça empêche d’oublier, comme on le ferait sinon.
Ce cow-boy, là, il avait les yeux vert pétant. Vert antigel.

Morceaux Choisis :
Voilà comment la vie peut basculer en une seconde.
Comment l’avenir que vous aurez demain ne sera pas le même que celui que vous aviez hier.

Andy Warhol avait tort. Dans l’avenir, les gens n’auront pas droit à un quart d’heure de célébrité. Non, dans l’avenir, tout le monde sera assis au moins un quart d’heure à côté de quelqu’un de célèbre. Mary Typhoïde ou Ted Bundy ou Sharon Tate. L’histoire n’est faite que de monstres ou de victimes. Ou de témoins.

La grande raison pour laquelle les gens quittent une petite ville, disait toujours Rant, c’est parce qu’ils pourront rêver d’y revenir. Et la raison pour laquelleils y restent, c’est parce qu’ils peuvent rêver d’en partir.


Une manière de s’approprier ceux qu’on aime, c’est de leur donner un nom à soi. De leur coller sa marque, comme une étiquette.

Nous vivons tous cet instant là, celui ou nos parents nous voient soudain comme quelqu’un qui ne sera pas eux.

Dans des moments comme ça, on se sent comme une expérience ratée avec laquelle nos parents vont devoir vivre le reste de leur vie. Comme un gag, un lot de consolation ridicule. Et papa et maman, on les voit comme des dieux un peu débiles, qui n’ont pas trouvé en eux moyen de faire mieux que ça, soi.

Tu peux obliger plein de gens à participer au même mensonge, s’ils y ont un intérêt. Quand tout le monde répète le même mensonge, eh bien ce n’en est plus un du tout.

Dans la vie, tout revient à l’argent, ou à la chair, comme si elle ne pouvait pas être les deux à la fois. Ce serait un peu comme d’être à la fois vivant et mort. Et ça ce n’est pas possible. On est obligé de choisir.

Tout le monde n’apprécie pas le base-ball ou la pêche à la ligne, mais tout le monde est obsédé par soi-même.
On est toujours son propre violon d’Ingres. On est toujours le spécialiste de soi-même.

Un vendeur n’a qu’à vous prouver qu’il est aussi obsédé par vous que vous l’êtes vous-même. Sur quoi vous partagez tous deux la même passion : vous.

Le consensus le plus important, dans la société moderne, s’applique au système de circulation automobile. Au processus interactif par lequel un flot d’inconnus peut partager une même voie et s’y déplacer presque toujours sans incident. Il suffira d’un conducteur dissident pour créer l’anarchie.

La mort et moi, des jumeaux séparés à la naissance.

Echo Lawrence : Mais chaque fois que Rant atteignait l’orgasme, ou bien dans la seconde après qu’on s’était fait percuter par une autre équipe, quand il clignait des paupières en paraissant se rendre compte qu’il n’était pas mort, il souriait et disait toujours la même chose. Il souriait, comme ça, l’air un peu abruti, et il disait : « C’est ça qu’on devrait ressentir à l’église… »

Rant Casey sur DRVR Radio Graphic Traffic :
« … Et si la réalité n’était qu’une maladie ? »

Galton Nye : Protéger les générations futures est la responsabilité de tout citoyen honnête et productif, dans n’importe quelle société.

Vous êtes-vous déjà trouvé coincé dans un monde où vous représentez le pire cauchemar de tout le monde ?

Neddy Nelson : Et si, par exemple, quelqu’un remontait le temps et trafiquait le passé, comment le saurions-nous, tous ? Est-ce que la seule chose que nous connaissons, ce n’est pas la réalité présente ? Et si la réalité était sans cesse redistribuée – avec des changements minimes, infimes ? Ou bien si les gens en place avaient déjà trafiqué le passé pour prendre le pouvoir et nous disaient maintenant de ne pas jouer avec l’histoire, sinon nous allons remonter le temps et tuer nos ancêtres et les générations suivantes et finalement nous ne naîtrons jamais ?

Je veux dire, les gens qui contrôlent la finance et la politique, pourraient-ils inventer pire menace ? Ne prétendaient-ils pas à une époque que la terre était plate ? Qu’il était indispensable de rester à sa place, paysans et esclaves, sans bouger, sinon on passait par-dessus bord ?

Extrait des carnets de Green Taylor Simms (historien) : L’argument principal qui s’oppose à cette possibilité de voyage dans le temps est ce que les spécialistes appellent la « Théorie du grand-père ». Cette idée que celui qui remonterait le cours du temps pourrait tuer son propre aïeul, éliminant d’office la possibilité d’être lui-même né – et donc d’avoir jamais eu la possibilité de remonter le cours du temps pour commettre ce meurtre.
Dans un monde où des milliards d’individus croient que leur divinité a conçu un enfant mortel avec une vierge, il est frappant de constater à quel point la plupart des gens manquent d’imagination.

Bodie Carlyle (Ami d’enfance) : Dans la vie, vous voyez, les choses tournent bien ou mal, mais jamais pour longtemps. Et ensuite, elles tournent autrement.

Tout le monde veut être spécial – acquérir une certain statut parmi ses pairs – mais pas trop spécial non plus. La plupart des gamins veulent être spéciaux comme leurs copains le sont, ni plus ni moins.

Comment un individu intelligent est-il censé réagi, quand il s’aperçoit qu’il n’est que le produit d’un système malfaisant et corrompu ? Comment pouvez-vous continuer à vivre quand vous savez que chacune de vos respirations, chaque dollar que vous versez aux impôts, chaque enfant que vous concevez et aimez, ne servira qu’à alimenter et perpétuer un système pourri ?

C’est peut-être comme ça que se créent toutes les grandes figures religieuses : les amis et connaissances disent et répètent qu’il est génial, en font des tonnes, histoire de simplement tirer leur coup. On voit très bien saint Pierre dans un bar en train de draguer une gonzesse. « Ouais, j’ai pas mal bourlingué avec Jésus Christ, c’était mon meilleur pote… »

Peut-être que les gens ne voyagent pas dans le temps. C’est peut-être des mensonges de ce genre, n’importe quoi pour ne pas envisager la puanteur de la mort – de la mort d’un noir d’encre, la mort éternelle -, ce genre de mensonges quand même plus bandant, qui est à la base de toutes les religions du monde.


Neddy Nelson : Posez-vous la question : qu’est ce que j’ai pris au petit déjeuner, aujourd’hui ? Qu’est ce que j’ai mangé pour dîner, hier soir ?
Vous voyez comme la réalité s’efface vite ?

vendredi 20 juin 2008

Shanghai baby par Zhou WEIHUI

Incipit :
1
A LA RENCONTRE DE L'AMOUR

Dora dit : "Fais des enfants !"
Maman et Betsy disent : "Trouve toi une
oeuvre de bienfaisance,

Aide les indigents et les informes
Ou bien consacre du temps à l'envirronnement
C'est vrai, le monde des nobles causes est vaste,
Un merveilleux paysage à découvrir.
Mais pour l'instant, une seule chose m'importe,
Me trouver un autre amant !

Mon nom est Ni Ke, mes amis m'appellent Coco (du nom de Coco Chanel. Une grande dame française qui mourut à l'âge de quatre-vingt-dix ans. Mon idole après Henry Miller).
Tous les matins au réveil, je me demande que faire d'original pour attirer l'attention des gens. Et maintenant, m'élever dans le ciel de la ville en pétaradant comme un bouquet de feux d'artifice est devenu mon unique ambition, la seule raison valable que j'ai de m'accrocher à la vie.
Le fait d'habiter Shanghai joue beaucoup. Une grisaille brumeuse, des rumeurs opressantes ainsi que cet éternel sentiment de supériorité que nous cultivons depuis la Belle Epoque planent continuellement sur la ville. Un sentiment qui s'impose à la jeune femme susceptible et fière que je suis, et que je hais autant que je chéris.
Après tout, je n'ai que vingt-cinq ans. Il y a un an, j'ai publié un roman. Un vrai bide financier, toutefois je me suis forgé une certaine réputation (des lecteurs du sexe fort m'ont écrit et envoyé des photos licencieuses). Il y a trois mois, j'ai quitté un poste de journaliste dans un magazine et maintenant je suis hôtesse en mini-jupe dans un bar, le Lüdi.

Morceaux Choisis :
Pour Tiantian, tous les êtres anormaux, et surtout les fous de l'asile, méritent le plus grand respect. Les fous sont considérés comme tels uniquement parce que la société ne comprend pas leur type d'intelligence. La seule beauté crédible à ses yeux est celle liée au morbide, au désespoir, voire au crime.

On ne devrait pas rester enfermé chez soi. La réflexion, l'écriture, le silence, les rêves et l'imagination peuvent mener les gens au bord de la folie. D'impitoyables expériences scientifiques ont prouvé que quatre jours suffisent pour faire d'un individu, laissé seul dans un espace clos, un élément incontrôlable prêt à se jeter par la fenêtre. La folie est à la portée de tout le monde.

C'est la peur de la solitude qui pousse les hommes à apprendre à aimer.

Ne pas accepter les invitations
d'individus louches - et n'oubliez pas
que tous les hommes sont des individus
louches.
ROBIN MORGAN

Quoi que tu fasses dans la vie, il faudra en accepter les conséquences. Toi qui as toujours à la bouche les théories de Sartre sur la liberté, n'oublie pas qu'il s'agit de la liberté de choisir, d'une liberté conditionnée.

Nous sommes deux drôles de poissons qui font des longueurs dans un vide immense noyé d'une lumière orangée. Plus on est las et plus on resplendit. Plus on se pervertit et plus on est heureux.

lundi 16 juin 2008

L par Isabelle SORENTE

Incipit :
Lorsque j'ai reçu ce message de Lucrèce, il était trop tard.

De : LucreceM@mail.fr
A : AlexandreM@DGFinance.groupe.fr
20/08/00 02h40
Objet : Néant

Non.

Non, je ne reviendrai pas. Je ne reviendrai plus. Ma colère est immense et je pourrais cavaler trois fois derrière mon ombre tout autour de cette planète, cela ne m'apaiserait pas et ne servirait à rien, puisqu'il n'y a plus de fuites possible, plus de terres inconnues à découvrir, plus de retraite, aucun moyen d'éviter tous ces produits de toutes sortes, toute cette merde qu'il faut avaler, et avaler sans cesse, et avec le sourire encore. Non, je refuse de contribuer plus longtemps à propager le mal, c'est fini, bien fini, je cesse de produire, je cesse de consommer ; il est impossible de fuir, je vais rester ici. Je vais rester ici et débrancher le téléphone, la télévision, brûler les livres que j'ai lus, brûler surtout ceux que je préfère, brûler ce que j'ai écrit, brûler mes dernières volontés, brûler mes vêtements, les journaux, jeter tous les restes de bouffe périmée qui encombrent encore le frigo dans un dernier sac-poubelle, et puis je finirai par effacer les messages que je t-ai envoyés, effacer ceux que tu m'a écrits et je débrancherai enfin cette putain de machine et si je ne suis pas déja morte de faim, alors j'allumerai un grand feu de joie ; enfin je serai libre.
Plutôt mourir que de dire : oui.

Ne me regrette pas quand je serai morte, vieux porc. Garde plutôt tes forces pour essayer de bander. Désolée, c'est sorti tout seul... Je ne peux m'empêcher de penser que tu avais, même si ti t-efforçais de me le cacher, quelques problèmes, disons de turgescence. Si ce n'est pas un signe ça ! Un signe de quoi ? Mais justement, Mon Autre. Un signe des temps.

Un signe de L.

L, la Ligne. De régime, de coke, de chemin de fer, de conduite, de carrière, de vêtements, de voitures. La somme, la gamme, la séparatrice. La ligne droite, la ligne à atteindre. L la féminine, la fractale, la terrifiante mégamère, la reine structure, notre impératrice mère de plastique.
Lorsqu'on parle d'L, ce n'est rien de dire société, il faut dire fourmilière. Et encore. On reste en dessous de la réalité.

Morceaux choisis :
Je suis née d'L.
Je suis de la génération sous L. Je suis de la génération qu'on émascule à la naissance, de la génération des enfants rois, enfants objets, enfants produits, enfants drogués, junkies infantiles qui arpentent chaque jour les rues de la ville pour consommer le rêgime amaigrissant suivant, le téléphone mobile suivant, le plan de carrière suivant, la paire de pompe suivante, le corps parfait de clone du partenaire suivant.
Je suis de la génération dont la peau à moins de prix que l'habit.
La génération sous L, insensibilisée par L, banalisée par L, dont la peau ne ressent plus rien, dont la peau a été rendue à jamais imperméable à l'Autre, à jamais fermée à la caresse de l'Autre. Je suis de la génération des homosexuels qui ne savent aimer que leur propre reflet. Je suis de la génération des impuissants.
Je suis un clone comme un autre.

Plus on recule le seuil de sensibilité plus les sensations doivent être fortes pour amener les zombies à la satisfaction. Banalisons la mort et consommons davantage !

Telle est notre malédiction, d'aspirer sans cesse à l'absolu, de le perdre sans cesse et d'y survivre toujours.

J'ai lu un jour le compte rendu de cette expérience pratiquée sur des hamsters dont le sexe est stimulé pourvu qu'ils dépensent l'énergie nécessaire à faire tourner une roue, tu sais ces petites roues en plastique qu'on place dans leur cage. Ces hamsters finissent par mourir d'épuisement, faisant tourner la roue avec de plus en plus de frénésie, incapables de renoncer à la stimulation sexuelle.
Sans doute, nous en sommes tous là.
Les constructions sociales ne sont rien d'autre qu'une manière de nous éviter de mourir de cet épuisement-là, en détournant par la même occasion notre énergie vers des buts plus constructifs, plus rentables.

Pour notre malheur, nous sommes des arbres à deux racines, plongeant droit au sol et au ciel. Lorsqu'on cesse de boire à la source des rêves, le développement ne se fait qu'à moitié. En haut quelque chose manque.

Contrairement aux canaris, l'homme et la femme se reproduisent en captivité.

Remplir les journées, les soirées, occuper les jambes, les têtes, les mains, les ventres, les yeux ! Surtout ne pas se poser de questions. Rien qui puisse arrêter le va-et-vient général : consommer / produire, consommer / produire !

Le clonage véritable n'est pas dans les éprouvettes mais sur nos murs, dans nos magasins et sur nos journaux !

Il y a fort à parier que si l'acte sexuel dépendait de l'excitation et du plaisir de la femme comme il dépend de ceux de l'homme, l'espèce humaine aurait depuis longtemps disparu de la planète.

A trente ans, nous avons l'apparence des adultes, l'apparence de la sagesse, mais l'apparence seulement. Et si peur de mal faire !

"L'adulte" est mort. La cruauté des cours de récré règne aujourd'hui dans les bureaux feutrés des multinationales.

Ce serait si bon d'être esclave ! Ne pas avoir à se prendre en charge... Oublier la brûlure de la liberté...

Il n'y a que les causes perdues qui méritent qu'on les défende, que les questions sans réponse qu'il est nécessaire de poser.

Dieu pleure. Le vrai. A cause du faux. Qui dirige le monde.

dimanche 15 juin 2008

Choke par Chuck PALAHNIUK

Incipit :
Si vous avez l'intention de lire ceci, n'en faites rien, ne vous donnez pas cette peine.
Au bout de quelques pages, vous n'aurez plus aucune envie de vous trouver là ou vous serez. Alors oubliez. Allez-vous-en, tant que vous êtes encore intact, en un seul morceau.
Soyez votre propre sauveur.
Il doit bien y avoir mieux à la télévision. Ou alors, dans la mesure ou vous disposez de tellement de temps libre, vous pourriez peut-être prendre des cours du soir. Devenir médecin. Vous pourriez faire quelque chose de votre vie. Vous offrir une sortie, aller au restaurant. Vous teindre les cheveux.
Vous ne rajeunissez pas.
Au départ, vous allez faire la gueule devant ce qui se passe ici. Ensuite ça ne fait qu'empirer.

Morceaux choisis :
Les drogues, la boulimie, l'alcool ou le sexe, tout ça, ce n'était qu'une autre manière de trouver la paix. Pour échapper à ce que nous savons. A notre éducation. Notre morceau de pomme croquée.

Les gens travaillaient depuis tant et tant d'années pour faire du monde un lieu sûr et organisé. Personne ne se rendait compte à quel point ce monde allait devenir ennuyeux. Avec le monde dans son entier envahi de propriétés privées, limité en vitesse, parcellé et délimité, taxé et régulé, avec tout un chacun testé et enregistré, adressé et archivé. Plus personne n'avait de place à vrai dire pour l'aventure, excepté peut-être celle qui pouvait s'acheter. Sur un manège de montagnes russes. Au cinéma. Malgré tout, ce ne serait toujours que cette variante là de fausse excitation. Vous savez pertinemment que les dinosaures ne vont pas dévorer les gamins. Les publics-témoins ont mis en minorité tout risque de désastre majeur même quand c'est du faux. Et parce qu'il n'existe aucune possibilité de réel désastre, de réel risque, il ne nous reste aucune chance de réelle rédemption. De réelle exultation. De réelle exultation, de joie, de découverte. D'invention.
Les lois qui nous maintiennent en toute sécurité, ces mêmes lois nous condamnent à l'ennui.
Sans accès possible au véritable chaos, nous n'aurons jamais de véritable paix.
A moins que tout ne puisse empirer, ça ne va pas s'améliorer.

On démarre par la veuve poignet et on progresse jusqu'aux orgies. On fume un peu de came, et ensuite c'est la grande H. Tout ça, c'est notre culture du plus gros, du plus grand, du meilleur, du plus rapide, du plus fort. Le mot clé est progrès.
En Amérique, si votre addiction n'est pas toujours nouvelle et améliorée, vous êtes un raté.

Vous connaissez cette vieille expression : "Ceux qui ne se souviennent pas de leur passé sont condamnés à le répéter" ? Eh bien, moi, je pense que ceux qui se souviennent de leur passé sont dans une situation encore bien pire.

Quand vous êtes drogué, vous pouvez vous abstenir de ressentir quoi que ce soit, hormis l'ivresse, la défonce ou la faim. Malgré tout, quand vous comparez ça à d'autres sentiments, à la tristesse, la colère, la peur, le souci, le désespoir et la dépression, eh bien l'addiction ne vous parait plus aussi méchante que ça. Elle se prend à ressembler à une option tout à fait viable.

Quelle raison y a-t-il pour que je fasse quoi que ce soit ? dit-elle. J'ai suffisamment fait d'études pour me dissuader par le discours de participer à n'importe quel plan d'action. Pour déconstruire n'importe quel fantasme. Pour expliquer n'importe quelle finalité. Je suis tellement intelligente que je suis capable de nier la réalité de n'importe quel rêve.

J'ai passé ma vie à attaquer tout et n'importe quoi parce que le risque de créer quelque chose me faisait bien trop peur...

Mémoires de porc épic par Alain MABANCKOU

Incipit: donc je ne suis qu'un animal, un animal de rien du tout, les hommes diraient une bête sauvage comme si on ne comptait pas de plus bêtes et de plus sauvages que nous dans leur espèce, pour eux je ne suis qu'un porc-épic, et puisqu'ils ne se fient qu'à ce qu'ils voient, ils déduiraient que je n'ai rien de particulier, que j'appartiens au rang des mammifères munis de long piquants, ils ajouteraient que je suis aussi incapable de courir aussi vite qu'un chien de chasse, que la paresse m'astreint à ne pas vivre loin de l'endroit ou je me nourris

Morceaux choisis : "et si vous voyez un sourd courir, mes petits, ne vous posez pas de questions, suivez-le car il n'a pas entendu le danger, il l'a vu,,,"

vendredi 6 juin 2008

Demain le paradis par René BARJAVEL

La Peau de César par René BARJAVEL

L'Enchanteur par René BARJAVEL

La Tempête par René BARJAVEL

La Charrette bleue par rené BARJAVEL

Une rose au paradis par René BARJAVEL

Lettre ouverte aux vivants qui veulent le rester par René BARJAVEL

Si j'étais Dieu ... par René BARJAVEL

Les Dames à la licorne par René BARJAVEL et Olenka de VEER

Le Grand Secret par René BARJAVEL

Les Chemins de Katmandou par René BARJAVEL

Colomb de la lune par René BARJAVEL

Journal d'un homme simple par René BARJAVEL

Tarendol par René BARJAVEL

Le voyageur imprudent par René BARJAVEL

Journal d'hirondelle par Amélie NOTHOMB

Mercure par Amélie NOTHOMB

Attentat par Amélie NOTHOMB

Péplum par Amélie NOTHOMB

Les catilinaires par Amélie NOTHOMB

Les combustibles par Amélie NOTHOMB

Hygiène de l'assassin par Amélie NOTHOMB

Babylon Babies par Maurice G. DANTEC

Les racines du mal par Maurice G. DANTEC

Les bébés de la consigne automatique par Ryu MURAKAMI

Parasites par Ryu MURAKAMI

Le meilleur des mondes par Aldous HUXLEY

1984 par George ORWELL

La ferme des animaux par George ORWELL

Journal intime par Chuck PALAHNIUK

Berceuse par Chuck PALAHNIUK

Survivant par Chuck PALAHNIUK

A l'estomac par Chuck PALAHNIUK

Fight Club par Chuck PALAHNIUK

jeudi 5 juin 2008

Le syndrome du Titanic par Nicolas HULOT

Et l'orchestre jouait...
"Qui a dit que l'invention de l'outil marquait la frontière infranchissable entre l'animal et l'homme ? Ne serait-ce pas plutôt l'usage des armes qui différencierait notre espèce des autres ?"

Le principe de Lucifer par Howard BLOOM

"La nature est comme un sculpteur qui améliore continuellement son oeuvre mais pour ce faire elle taille dans la chair vivante. Pire encore, elle a ancré son modus operandi répréhensible dans notre propre physiologie."

Le diable l'emporte par René BARJAVEL


"Ni peur ni espoir : C'était l'expression définitive du génie de l'homme, parvenu à une altitude qui le plaçait au niveau des Dieux.
Ni peur ni espoir : seulement la Connaissance et le Pouvoir. Après des millions d'années de luttes, après avoir rampé dans les cavernes, maitrisé les monstres, domestiqué la plante et l'animal, taillé la pierre, forgé l'airain, conquis l'eau et l'air, l'homme allait enfin savourer le plein goût du fruit de l'Arbre. Même si l'enfer devait en être le prix, il ne pouvait regretter d'y avoir mordu. L'exaltation de son orgueil le sauvait de l'épouvante. Le sommet atteint, après tant de noires batailles, était si lumineux, si haut, que la chute serait un envol"


Le monde selon Garp par John IRVING

"Dans le monde selon Garp nous sommes tous des incurables"

La nuit des temps par René BARJAVEL

"Mais il serait peut-être bon, il serait peut-être temps de se demander si la perfection n'est pas dans l'enfance, si l'adulte n'est pas qu'un enfant qui a déja commencé à pourrir..."

"Vivre les malheurs d'avances, c'est les subir deux fois."

"Nous savons au moins déja une chose, c'est que l'homme est merveilleux, et que les hommes sont pitoyables. "

Monstres Invisibles par Chuck PALAHNIUK


"J'écris : vous passez votre vie entière à devenir Dieu et ensuite vous mourrez[...]
J'écris : Tout ce que Dieu fait, c'est de nous surveiller et de nous tuer quand nous devenons ennuyeux"

Kafka sur le rivage par Haruki MURAKAMI

"Ce qu'on nomme l'univers du surnaturel n'est autre que les ténèbres de notre propre esprit"

Courriers de nuit par Olivier et Patrick POIVRE D'ARVOR

"Je ne veux pas me casser la figure. Le monde n'y perdrait pas grand chose, mais moi, tout. (St EXUPERY)"

Veronika décide de mourir par Paulo COELHO


"Les fous étaient comme les enfants, ils ne bougeaient pas tant que leurs désirs n'étaient pas satisfaits"

"C'est grave de s'obliger à ressembler à tout le monde : cela provoque des névroses, des psychoses, des paranoïas."

"La seule utilité réelle de la cravate, c'est qu'on la retire, sitôt rentré chez soi, pour se donner l'impression d'être libéré de quelque chose, mais on ne sait pas de quoi."

"La folie, c'est l'incapacité de communiquer ses idées."

"La conscience de la mort nous incite à vivre davantage"

"La diplomatie est aussi l'art de reporter les décisions jusqu'à ce que les problèmes se résolvent d'eux-mêmes."

"Les gens ont toujours tendance à vouloir aider les autres, uniquement pour se sentir meilleurs qu'ils ne sont en réalité."

"L'être humain ne s'offre le luxe d'être fou que lorsque les conditions sont favorables."

"Excepté quelques cas pathologiques graves, les gens deviennent fous quand ils essaient d'échapper à la routine."

"Avez-vous jamais rencontré quelqu'un qui se soit demandé pourquoi les aiguilles d'une horloge tournent dans un sens, et non dans le sens contraire ?"

Mémoires d'un jeune homme dérangé par Frédéric BEIGBEDER

"Il y avait des révolutions partout, pourquoi pas en moi? On nous parlait de la Fin de l'Histoire. Or la mienne redémarrait. La Fin des Idéologies avait engendré une Idéologie de la Fin. C'était le culte de la chute."

"Un fêtard qui tombe amoureux, c'est quelqu'un qui tourne la page."

"Au bout d'une heure dans une boîte de nuit, la plus jolie fille du monde ressemble au barman."

"Un coup de foudre à peu près réciproque peut se transformer en passion durable à condition de l'entretenir à coup de voyages, de beuveries et de scènes de ménage gratuites."

"Dans la vie on n'a qu'un seul grand amour et tous ceux qui précèdent sont des amours de rodage et tous ceux qui suivent sont des amours de rattrapage."

"Méfiez-vous des gens bardés de diplômes, ce sont, statistiquement, les plus lâches."

"Les deux phrases les pires au monde sont : "Il faut que je te parle" et "J'aimerais qu'on reste amis"."

"Si tu tiens dix minutes de silence sans être dégoûté, c'est que t'as le béguin ; si tu tiens une heure, c'est que t'es amoureux ; et si tu tiens dix ans, c'est que t'es marié !"

"Le meilleur remède contre la vie quotidienne, c'est le culte du quotidien, dans sa fluidité."

"Les types n'arrivent pas à admettre qu'ils puissent rester toute leur vie avec la même femme. La solution est simple : il faut qu'elle soit bonniche et putain, vamp et lolita, bombe sexuelle et vierge effarouchée, infirmière et malade."

Lolita par Vladimir NABOKOV

"J'ai fait mienne la devise des girl-scouts. Je consacre ma vie à des actions fécondes telles que...glissons là-dessus. Mon devoir est de me rendre utile. Je suis l'amie de tous les animaux de sexe mâle."

Héliogabale ou l'anarchiste couronné par Antonin ARTAUD


"Je dédie ce livre aux mânes d'Apollonius de Tyane, contemporain du Christ et à tout ce qui peut rester d'illuminés véridiques dans ce monde qui s'en va ; [...]je le dédie à l'anarchie et à la guerre pour ce monde."

"On gagne l'amour par la conscience d'abord, et par la force de l'amour après."